\"Autour de Cluny, les routes et les chemins tissent un réseau de plus de dix siècles. Routes européennes où circulent la science et la foi; la connaissance des techniques et la prière. En ces années que les obscurs taxent d'obscurantisme, l'Europe se fait une âme commune au-delà des rivalités seigneuriales, de la diversité des cultures et des modes de vie. Autour de Cluny se constitue une manière de voir et de vivre le monde (...), une manière de réduire la durée des conflits pour que les peuples puissent vivre : la \"Paix de Dieu\". La paix bénédictine, (...) qu'est la nature, s'inscrit aussi dans la culture que traduit l'architecture, l'art de la taille de la pierre, son ajustement, la recherche de la sérénité et de la paix ; l'équilibre de l'ombre et de la lumière, de la solidité et de la fragilité. C'est tout cela, le roman de Cluny. Parce que c'est d'abord et avant tout un esprit. Les moines ont construit des édifices non pour leur gloire, mais pour la Gloire de Dieu, que ce soit l'immense Cluny III ou le plus humble de ses prieurés. Non pour être à l'abri du soleil et de la pluie mais pour chanter Dieu, à mille ou à quelques uns. Voire un seul.\"
J'ai repris ce très beau texte, préface du livre « A la découverte de l'héritage de l'abbaye de Cluny » écrit par notre Evêque Benoît Rivière.
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Henri Chaix